Le confinement d’avril a-t-il bouleversé votre organisation et celle des professionnels du tourisme ?
Alexis Le Priellec, directeur de l’office de tourisme du pays Centre Bretagne : « L’ouverture du camping de Guerlédan, que l’on gère, était prévue le week-end de Pâques. Les cinq chalets (4/6 personnes) et les deux cabanes (4 personnes) affichaient complet une bonne partie d’avril. Pareil pour le camping de Bosméléac, à Allineuc, contraint de fermer jusqu’à nouvel ordre. En parallèle, j’avais fléché l’ouverture de la Maison des toiles à Saint-Thélo et de l’atelier musée du tissage à Uzel, début mai. Bon, il va sans doute falloir décaler le calendrier ».
“L’été dernier, on a acquis de l’expérience sur les protocoles sanitaires à tenir et à faire respecter.“
Envisagez-vous une annulation des temps forts de l’été ?
« Le gros événement à la fois sportif et populaire, sera l’arrivée du Tour de France cyclisme, le 27 juin. Je n’imagine pas que l’épreuve soit annulée. Par contre, aura-t-elle lieu avec ou sans spectateur ? Ça, c’est l’inconnue. Lors du dernier passage du Tour, en 2015, la région de Mûr avait accueilli plus de 100 000 spectateurs. Vu le contexte sanitaire actuel, c’est inenvisageable. On travaille donc sur plusieurs scénarios afin de réduire les accès, « étaler » les spots pour éviter les regroupements de foules, tout en considérant les 15 000 participants du village du Tour (coureurs, logistique, médias, etc.). Pour l’heure, on fait comme si les animations musicales « Mûr du son », les 26 et 27 juin, à Guerlédan, auront lieu ».
L’expérience de l’été 2020 vous aiguille-t-elle ?
« Oui, évidemment. On bénéficie de tout le travail d’adaptation d’accueil Covid mis en place l’an dernier. On a acquis de l’expérience sur les protocoles sanitaires à tenir et à faire respecter. À vrai dire, je suis assez optimiste pour cet été. Les gens n’ont pu profiter ni des vacances d’hiver, ni du printemps. L’attente est énorme et le besoin de changer aussi. On va devoir se tenir prêt car, quand les règles de déplacement vont s’assouplir, les gens vont se ruer sur les hébergements et les propositions de loisirs ».

Misez-vous, comme en 2020, sur une clientèle de proximité ?
« Oui. Compte tenu des mesures sanitaires de quarantaines, les étrangers seront à nouveau peu nombreux. On va se repositionner sur du tourisme de proximité (Bretagne historique, Manche, Vendée et Ile-de-France) qui cherche des balades nature à pied ou à vélo, et des visites au grand air. On sait aussi que le facteur météo jouera encore un grand rôle. Il faudra s’adapter sans cesse et vite ».
Lire la suite : L’idée fixe du Centre Bretagne : miser sur l’assurance tourisme de l’été